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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 04:57
On s’accorde à reconnaître que le costume féminin marocain citadin est né de la structure vestimentaire préexistant, largement remanipulée par les influences andalouses qui avait culminé à des sommets d’élégance et de préciosité. Il semblerait bien que, en tout ou en partie, ce soit le légendaire personnage Ziryab qui ait déterminé la formation du goût des cours andalouses à travers l’apport des cours abbassides où le luxe rivalisait avec l’exubérance dans des chatoiements merveilleux.
Architecture, jardins, fontaines, marbres, stucs, verreries colorées, bijoux, pierres précieuses, tapis, musique, danse, érudition, faisaient de Bagdad un centre de très haute civilisation qui allait répercuter toutes ses richesses et son inventivité sur le reste du monde musulman pendant des siècles.
Ziryab fuyant Bagdad se réfugia à l’autre pôle musulman de la méditerranée vers le milieu du 9éme siécle à Cordoue, alors capital du roi omeyyade Abderrahman. Il apporta en Andalousie avec lui tout autant le luxe prestigieux de l’Orient ainsi que la musique qui allait devenir cette magnifique musique de cour qui nous charme aujourd’hui, et enfin un art culinaire singulièrement fin et recherché et dont l’aboutissement au 20ème siècle est la cuisine marocaine, l’une des trois cuisines les meilleurs au monde.
Ceci prouve bien que dans le ressac des mouvements de civilisation et de culture, le Maroc a été le creuset dans toutes les nuances et toutes les tendances arrivaient à l’exaspération de leurs potentialités.
 
Sous l’influence de Ziryab donc, les vêtements prirent même une autre signification !
Aux vêtements se saison s’ajoutèrent les vêtements de demi saison qui tous s’enrichirent du luxe et de la complexité du vêtement oriental.
D’autres tissages firent leur apparition, s’inspirant des tissus persans et turcs et des étoffes très légères, des sortes de voilages qui font chanter, en les cachant et en les révélant tout à la fois, la tonalité, la brillance, et l’éclat de soies ou velours, ou brocarts qu’ils recouvraient.
Ceci est très clairement apparent dans la superposition du kaftan et de la dfina ou mansouria qui étaient soit ton sur ton, soit transparence sur le tissu du kaftan, soit opposition complète entre l’un et l’autre vêtement dans le but d’obtenir l’effet de matières et de couleurs le plus remarquable et le plus admirable.
 
Le royaume Nasride de Grenade tomba en 1492 et l’art vestimentaire citadin retrouva d’autres expressions au Maroc où il ne cessa de se modifier et de s’épanouir.
Marmol, né lui-même à Grenade au 16ème siècle
Au 16ème siècle siècle, voyageur et historien espagnol, notait dans son ouvrage «  description Générale de l’Afrique » paru en 1573, des points forts édifiants.
Les femmes pour sortir portaient des caleçons longs et très plissés jusqu’à mi-jambes et se chaussaient d’escarpins en cuir très souples, brodés de soie de couleurs.
Marmol relève la coquetterie des femmes recherchant en effet de séduction par une jambe soulignée plutôt que cachée.
Or, il écrit aussi que la mode de l’époque à Grenade était la même qu’à Fès, et c’est probablement bien plus tard que les haïk firent leur apparition cachant complètement les corps féminin.
 
L’ambassade envoyée par Louis XIV à Moulay Ismaïl permit à Pidou de saint olon de raconter le Maroc de l’époque dans un livre paru en 1694 et portant titre «état présent de l’empire du Maroc » où, entre autres informations, il y a de précieuses notes sur les costumes masculins et féminins ; les femmes portaient des caleçons longs, des chemises à manches longues et à col brodé, une veste ouverte jusqu’à la ceinture, enrichie de manches en mousseline, un jupon court, des chaussons en cuir s’enveloppait déjà dans le haïk de la tête aux pieds quand elles avaient à sortir, et tressaient leur cheveux en deux nattes qu’elles rejetaient derrière leur dos comme les espagnoles et se couvraient la tête de foulards, bandeaux et peut être même de turbans.
L’évolution de 1694 à nos jours, a donc été lente et pas du tout heurtée : il n’y a pas eu de fossés entre les périodes.
Au 18eme siècles, le médecin anglais Lempriere relevait le costume, robe fort ample de drap bordée de fourrure…appelée kaftan ou caftan .., et donc au 18, 19éme siècle et début du 20eme siècle le fond de la garde robe féminine.
Il y aurait fort à dire que le kaftan ou caftan probablement originaire d’Orient, portant en même temps les caractéristiques et détails des vêtements de perse, de Turquie, de l’Asie proximale, transformé sous les abbassides, puis les omeyyades a trouvé au Maroc aux 18 ; 19 et 20 eme siècle son expression la plus parachevée en s’étant au départ conformé aux vêtements longs et drapés qui ont existé de tous temps au Maroc.
 
Le kaftan est un vêtement, au départ, aussi bien masculin que féminin et ce n’est que progressivement qu’il devient définitivement une pièce essentielle du costume féminin.
Il a une histoire qui vaudrait à elle seule d’être longuement écrite, car elle raconterait une infinité de choses de la vie quotidienne, des mœurs et de l’évolution de la société marocaine.
Simplement de l’indépendance à ce jour, il a déjà une longue histoire et une mutation édifiante.
 
Le kaftan est un vêtement qui ne s’exhibait pas à l’extérieur de et pouvait être plus ou moins luxueux en fonction des circonstances où la femme le portait.
C’était également l’habit des petites filles. Le tissu dans lequel il était coupé varié avec les saisons. En hiver de merveilleux draps au grain très serré et au toucher très doux faisaient le plaisir des yeux si l’on imagine l’invraisemblable palette des couleurs utilisées.
C’est un sujet qui passionne et prête sans cesse à la rêverie et aux discussions linguistiques et littéraires que celui de la dénomination des couleurs : véritable poème et enchantement des sons et des résonances.
Quant au début du 20eme siècle les éléments du costume féminin étaient fixés et assez immuables, les changements ne se produisaient plus que dans les couleurs et les tissus.      Capture-d-ecran-2012-08-20-a-03.59.18.png
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